Le Nigeria est en deuil. Muhammadu Buhari, ancien président et figure incontournable de la vie politique et militaire du pays, s’est éteint à l’âge de 82 ans, ce dimanche 12 juillet, à Londres, des suites d’une longue maladie. L’annonce a été faite par son ancien porte-parole.
L'illustre disparu a dirigé son pays en tant que militaire dans les années 1980
à la suite d'un putsch puis comme président élu, effectuant deux mandats présidentiels (2015-2023). À ces deux périodes, il s’est imposé comme l’un des symboles de la lutte contre la corruption et du maintien de l’ordre, quitte à être parfois critiqué pour ses penchants autoritaires.
Né en 1942 dans l’État de Katsina, dans le nord du Nigeria, Muhammadu Buhari était le 23e enfant d’un chef traditionnel. Orphelin de père à l’âge de 4 ans, il doit sa formation à la détermination de sa mère, qui l’envoie à l’école, puis dans l’armée, après l’indépendance du Nigeria en 1960.
Très tôt, il intègre les rangs militaires et se forme à l’international, notamment en Grande-Bretagne, où il perfectionne sa discipline et sa rigueur militaire. En 1983, il prend le pouvoir à la faveur d’un coup d’État militaire et dirige le pays d’une main ferme jusqu’en 1985, date à laquelle il est lui-même renversé.
Le président actuel, Bola Ahmed Tinubu, a exprimé "une profonde tristesse" à l’annonce du décès de son prédécesseur. Dans un communiqué officiel, il l’a qualifié de "patriote, soldat et homme d’État", saluant "sa force tranquille et son intégrité profonde dans les moments les plus difficiles". Tinubu a également dépêché son vice-président, Kashim Shettima, à Londres pour organiser le rapatriement du corps.
Enock Mwaka