Pendant que les FARDC sont aux prises avec les groupes armés dans l’est du pays depuis plusieurs années et que les choses s’aggravent, le président du Kenya Uhuru Kenyatta a appelé le mercredi 15 juin dernier, au déploiement d’une force régionale dans le pays pour mettre fin aux combats
Le gynécologue congolais Denis Mukwege s’est opposé vivement à cette option prise par le président Uhuru Kenyatta pour cause de complicité des pays de la sous- région dans la déstabilisation de l’est de la RDC.
« Le déploiement dans l’Est de la RDC d’une force régionale composée par des pays à la base de la déstabilisation, d’atrocités et du pillage de nos ressources n’apportera ni la stabilité ni la paix et risque d aggraver la situation », a déclaré le prix Nobel 2018.
Ainsi pour lui ,propose-t-il, la réforme des FARDC ,PNC ,ANR comme solution à la place de faire recours à une force régionale comme l’a laissé entendre le président du Kenya.
La Force régionale d’Afrique de l’Est doit être déployée immédiatement dans les provinces de l’Ituri, du Nord et du Sud-Kivu pour stabiliser la région et rétablir la paix, a-t-il déclaré.
Cette intervention de Kenyatta intervient alors que les combats ont repris de plus belle entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, une rébellion dominée par les Tutsis vaincue en 2013 par l’armée congolaise et les casques bleus de l’ONU.
Ce groupe reproche aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord de démobilisation et de réintégration de ses combattants. Lundi dernier, la ville congolaise de Bunagana, centre commercial à la frontière ougandaise, est tombée aux mains de ces rebelles. L’armée congolaise a accusé le Rwanda d’ "envahir" son territoire.
Rappelons que les relations entre la RDC et le Rwanda sont tendues depuis l’arrivée massive il y a près de 30 ans dans l’Est de la RDC de Hutus rwandais accusés d’avoir massacré des Tutsis lors du génocide rwandais de 1994. Ils s’étaient réchauffés avec l’accession au pouvoir en janvier 2019 en RDC de Félix Tshisekedi, mais la résurgence du M23 et la recrudescence des combats ces dernières semaines ont ravivé les tensions.
Berthan VOVA