La situation économique du Nord-Kivu est en péril, alors que le volume des importations de produits pétroliers a connu une chute de 50 %. Cette crise, qui touche particulièrement le secteur pétrolier, a été mise en lumière par la corporation des pétroliers de la région lors d'une interview accordée à Radio Okapi.
Les opérateurs pétroliers, qui avaient l'habitude d'importer jusqu'à quatre camions de carburant par mois, se retrouvent désormais dans une situation critique, peinant à écouler un seul camion. Cette baisse drastique des importations a des répercussions directes sur la consommation de carburant à Goma, où les habitants, autrefois consommateurs de 50 litres par semaine, se contentent désormais de 20 litres, voire moins.
Les trajets entre Goma et d'autres villes, comme Kisangani, sont également affectés. Autrefois, ces camions consommaient jusqu'à 2 500 litres pour effectuer le trajet, mais aujourd'hui, le trafic est quasiment inexistant. La suspension des activités des ONG humanitaires, qui étaient de grands consommateurs de carburant, a aggravé cette situation, entraînant un effondrement des importations.
Sur le plan fiscal, une légère baisse des frais douaniers a été observée au poste de la Grande Barrière. Un camion de 40 m³, qui payait auparavant 13 000
dollars américains de frais douaniers, ne paie désormais que 9 000 dollars. Cependant, cette réduction n'a pas suffi à stimuler la consommation, qui reste entravée par la forte diminution du pouvoir d'achat des consommateurs locaux.
Les fermetures de banques et les déplacements massifs d'habitants vers d'autres régions exacerbent encore cette crise. À cela s'ajoute l'insécurité persistante qui règne dans la région, rendant la situation encore plus précaire pour les habitants du Nord-Kivu.
La corporation des pétroliers appelle à une prise de conscience collective et à des mesures urgentes pour redresser la situation économique de la région.
Sosoyamboka.cd& Radio Okapi