C'est officiel. La RDC est à nouveau éligible au Fonds pour la consolidation de la paix, a annoncé le Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres, dans une correspondance datée du 09 avril, adressée au président Félix Tshisekedi. Cette décision fait suite à la demande formulée par le chef de l'État en décembre 2024, sollicitant un renouvellement de l’appui financier pour une période de cinq ans, de 2025 à 2029.
Dans sa lettre, Guterres a souligné que ce soutien vise à renforcer les capacités nationales de consolidation de la paix en RDC, tout en veillant à pérenniser les acquis des initiatives précédentes.
« À travers ce soutien, le Fonds poursuivra son engagement aux côtés du Gouvernement congolais pour renforcer les capacités nationales de consolidation de la paix, en veillant à pérenniser les acquis. L’appui sera mis en œuvre à travers des initiatives portées par l’équipe de pays des Nations Unies et ses partenaires, en alignement avec le Cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable pour la période 2025–2029 », écrit Antonio Guterres.
De son côté, Adama Moussa, Coordonnateur Résident par intérim des Nations Unies en RDC, a déclaré que la rééligibilité du pays à ce fonds constitue un signal fort, soulignant l'importance d'une attention continue à la consolidation de la paix dans un contexte financier mondial complexe.
« Cette reconnaissance offre un nouvel élan aux efforts que nous déployons, en collaboration avec nos partenaires et aux côtés du Gouvernement, pour soutenir les communautés, notamment les personnes les plus vulnérables. En s’appuyant sur leurs potentiels, ces communautés peuvent mieux aborder les causes profondes des conflits et progresser, grâce aux actions appuyées par le PBF, sur la voie de la paix, condition indispensable à la réalisation des Objectifs de Développement Durable », a-t-il dit.
Pour sa part, le Vice-Premier Ministre et ministre du Plan, en sa qualité de Co-Président du Comité de Pilotage du PBF, a exprimé sa satisfaction quant à l'aboutissement de ce processus, qui marque le début d'un nouveau cycle.
« Je me réjouis de l’aboutissement de ce processus qui donne lieu à un nouveau cycle qui se veut une mise à l’échelle des acquis des cycles précédents avec un engagement structurel plus fort et holistique. Il aura la particularité d’accompagner le gouvernement dans ses efforts en matière de prévention de la violence ainsi que des conflits en mettant l’accent sur la rationalisation des programmes et autres mécanismes existants pour plus plus d’efficacité », a-t-il déclaré.
Le Fonds pour la consolidation de la paix est un mécanisme de financement du Secrétaire Général des Nations Unies visant à contribuer au relèvement en faveur de la consolidation de la paix, à travers le monde.
Pour ce qui est de la RDC, les interventions dans le cadre de ce Fonds appuient depuis 2009 le renforcement de la gouvernance, la cohérence des mécanismes de consolidation de la paix et la prévention des conflits.
Selon l'ONU, au cours du cycle passé, de 2019 à 2024, avec 22 projets évalués à 49 millions de dollars américains, le PBF a appuyé des activités dans les provinces du Kasaï, Kasaï Central, Sud-Kivu et Tanganyika, en faveur de la cohésion sociale, la gouvernance locale inclusive, la réintégration communautaire, la prévention des conflits, la transition liée au désengagement de la MONUSCO, ainsi qu‘au programme du gouvernement pour le désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS).
Pour ce nouveau cycle, trois axes prioritaires ont été validés par le Comité de Pilotage du PBF, notamment : Le renforcement de la gouvernance et la cohérence des mécanismes de consolidation de la paix et de prévention des conflits ; Le soutien à la résilience des communautés et populations les plus vulnérables aux conflits en promouvant des solutions durables et en abordant les causes profondes, en particulier celles liées aux ressources naturelles, minières et foncières ;Le renforcement de la protection des civils, la sécurité, les droits humains et la justice, y compris transitionnelle, dans la perspective de la transition liée au désengagement progressif et responsable de la MONUSCO.
Cette rééligibilité au PBF représente une opportunité pour la RDC, permettant de renforcer les efforts de paix et de développement dans un pays confronté à de nombreux défis.
Enock Mwaka