Le député provincial Bismick Boele Losomia, auteur d'une question orale avec débat à l'égard du ministre provincial des Mines, du Plan, des Portefeuilles, de l'Éducation Nationale, de la Formation Professionnelle, des Arts et Métiers, a exprimé son insatisfaction ce vendredi 30 mai lors de l'audition du ministre à l'hémicycle de l'organe délibérant. Il a fait part de sa déception quant aux réponses fournies par Didier Meduama Yolo concernant le fonctionnement des secteurs sous sa responsabilité.
Le député a noté une légèreté manifeste de la part du ministre sur des questions techniques relatives aux portefeuilles des Mines et de la Formation Professionnelle, Arts et Métiers, malgré quelques réponses apportées dans le domaine de l'éducation.
« En ce qui concerne la Formation Professionnelle, le ministre était quasiment absent. Sur le secteur des mines, il a abordé des questions techniques, nébuleuses et complexes avec beaucoup de légèreté, à l'exception de quelques interventions dans le domaine de l'éducation. En tout cas, mes collègues et moi n'avons pas été totalement satisfaits », a-t-il déploré.
Recommandations pour une gestion orthodoxe
Malgré ses critiques, le parlementaire a reconnu certaines actions spontanées du gouvernement provincial dans le secteur éducatif, qui nécessitent une intervention rapide et conséquente. En tant que contrôleur et conseiller, le député Bismick a formulé plusieurs recommandations claires visant à aider le ministre à améliorer la gestion de ses différents portefeuilles, dans un souci de promouvoir l'intérêt supérieur de la province.
« Du côté de l'éducation, nous avons constaté que les interventions du gouvernement provincial en faveur de nos écoles, en termes de réhabilitation, ont été réalisées de manière hasardeuse. Nous avons proposé que ces actions soient menées avec diligence et en tenant compte de l'équité, car il s'agit du budget de
la province. Certaines territoires, comme Watsa, bénéficient déjà d'avantages liés à l'exploitation minière, mais cela ne doit pas se faire au détriment des autres », a-t-il martelé.
Formation professionnelle, gage du développement du Haut-Uélé
Me Bismick Boele a souligné l'importance de la formation professionnelle pour le développement d'une province aussi jeune que le Haut-Uélé, souvent négligée. Il a demandé au ministre de réactiver les mesures prévues dans le programme d'actions du gouvernement provincial afin de revitaliser ce secteur. Concernant le secteur minier, le député de Watsa a exprimé ses craintes quant à d'éventuels chevauchements dans la création de structures par la province, qui existent déjà au niveau national, citant l'exemple du comité national de lutte contre la fraude minière qui doit être déployé au niveau provincial.
L'élu du mosaïque de l'UDPS a également exigé une approche prudente concernant les questions de délocalisation des riverains par certaines entreprises minières
dans la province.
« Nous avons également mis en garde le ministre contre certains projets en préparation par des entreprises peu scrupuleuses qui envisagent de chasser les populations à leur guise. Nous avons signalé des problèmes à Giro et à Wamba, et en tant que ministre sectoriel, il doit s'impliquer pour éviter le pire », a-t-il exhorté.
L'initiateur de la question orale avec débat à l'endroit du ministre Didier Meduama s'est montré ferme sur le suivi des différentes recommandations soumises.
« Nous n'avons pas fini, nous le tenons à l'œil. Nous sommes la première institution, tant que la constitution ne nous a pas enlevé notre pouvoir, nous restons vigilants », a-t-il prévenu.
Pour rappel, le député Bismick Boele a déposé la conclusion de son moyen d'informations au bureau de l'organe délibérant, qui le versera à son tour à qui de droit. Il a enfin appelé la population à remonter les informations sur tout ce qui se passe , afin de permettre aux députés de voir, d'apprécier et d'évaluer la gestion et la gouvernance de tous ces secteurs.
Joël Lembakasi