La Fédération des Entreprises du Congo (FEC) et la Fédération Nationale des Artisans, Petites et Moyennes Entreprises (FENAPEC) ont publiquement rejeté l'appel à l'incivisme fiscal lancé par la synergie des sociétés civiles à Durba en raison de l'insécurité.
Ce mercredi 2 juillet 2025, lors d'une sortie médiatique, la FEC et la FENAPEC ont souligné le danger inhérent à la décision émanant de la synergie des sociétés civiles.
Dans sa communication, Paluku Lusasa, président de la FENAPEC, a indiqué que : «la démarche des sociétés civiles est bonne. Nous sentons tous que la population n'est pas en sécurité. Ce qui nous déplaît, c'est l'appel à ne pas payer les taxes. Nous avons souvent payé nos taxes ; si cet incivisme fiscal dure, les opérateurs économiques seront victimes de cette décision. Nous ne voulons pas de pénalités, comme à l'époque d'Abakuba. J'appelle les opérateurs à apaiser leur cœur et à continuer de payer les taxes ».
De son côté, Patricien Masudi, secrétaire de la FEC, a exprimé sa surprise et son désaccord, affirmant ne pas avoir été consuté sur la décision de la synergie. Il a précisé :
« Nous avons été surpris par cette information, car nous n'avons pas été informés de cette décision. En tant que chambres de commerce, notre rôle est d'encadrer les opérateurs économiques. Par conséquent, si une telle déclaration est faite sans notre consultation, nous ne nous en considérons pas partie prenante.
De plus, en cas de non-paiement des taxes, l'État dispose d'un droit de rappel' lui permettant de réclamer les impôts ou taxes impayés sur une période de quatre à cinq ans. Supposons qu'il y ait de l'incivisme fiscal en 2025 et que la situation se normalise en 2026. L'État aura alors la capacité de réclamer tous les arriérés. Dans ce scénario, la synergie de la société civile sera-t-elle en mesure de défendre la population face à ces rappels ?
L'insécurité est un problème généralisé en RDC ; pourquoi alors prôner l'incivisme fiscal uniquement ici ? Nous pensons que cette décision pourrait être motivée par des raisons politiques. Cependant, en tant que chambres de commerce, nous sommes apoliques et ne cautionnons donc pas l'incivisme fiscal», a-t-il ajouté à l'idée du secrétaire de la FENAPEC.
Faustin LINYEKUKA MKOKOLE