La Cour de cassation rend ce mercredi 27 août son verdict dans le procès de l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba. Il est poursuivi pour un présumé détournement de 19 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani, dans la province de la Tshopo.
Le parquet accuse l’ancien Garde des Sceaux d’avoir attribué, de gré à gré, un marché de 30 millions de dollars à une société qualifiée de « fictive ». Le ministère public a requis dix ans de prison à son encontre, assortis de lourdes sanctions, dont l’interdiction d’exercer une fonction publique.
Mutamba, qui a perdu son portefeuille ministériel à cause de cette affaire, continue de clamer son innocence. Selon lui, cette procédure n’est qu’une « machination politique » et les fonds demeureraient intacts sur un compte bancaire à Kinshasa.
Le procès, ouvert le 9 juillet, a été marqué par de vives tensions. Deux magistrats ont été récusés pour suspicion de partialité, tandis que les partisans du prévenu se sont régulièrement mobilisés. Des veillées nocturnes ont eu lieu à sa résidence et la diaspora s’est également mobilisée.
À la veille du verdict, des mesures de sécurité renforcées ont été ordonnées autour de la Cour de cassation et du Parquet général, face au risque de débordements. Le procureur Isofa Nkanga Edmond a demandé à la police d’interpeller toute personne arborant des effigies ou scandant des slogans en faveur du prévenu.
Le sort de Constant Mutamba sera scellé dans les prochaines heures, dans une affaire qui cristallise les tensions politiques et interroge sur l’indépendance du pouvoir judiciaire en RDC.
Enock Mwaka