Les défis récents à relever dans la mise en œuvre, notamment les rapports de violence dans l'Est de la RDC, et sur l'identification de mesures concrètes pour garantir le respect des dispositions de l'Accord Washington ont été au centre des échanges, mercredi 3 septembre, lors de la deuxième réunion du Comité conjoint de surveillance (JOC) de l’accord de paix signé le 27 juin dernier.
Autour de la table figuraient des représentants de la RDC, du Rwanda, des États-Unis, de l’État du Qatar, de la République du Togo (en qualité du facilitateur pour l’Union africaine) ainsi que de la Commission de l’Union Africaine, selon un communiqué du département d’État américain consulté jeudi.
Les membres du Comité ont reconnu « la lenteur de la mise en œuvre de certains éléments » de l'Accprd et ont réaffirmé « leur détermination commune à assurer sa mise en œuvre complète et rapide afin de promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité dans l’est de la RDC et dans la région des Grands Lacs. »
Parmi les points salués, figure la fusion des secrétariats techniques de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de l’Union africaine en un secrétariat conjoint indépendant, chargé d’appuyer le processus. Les gouvernements de la RDC et du Rwanda ont, par ailleurs, réaffirmé leur engagement à faciliter le retour des réfugiés, conformément aux conclusions d’une réunion ministérielle tripartite tenue le 8 août.
Sur le plan sécuritaire, le Comité a salué la prochaine réunion du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité (MCCS), destinée à accélérer la neutralisation du soutien au groupe armé FDLR et à préparer la levée par Kigali de ses mesures défensives, comme le prévoit l’annexe A de l’accord. Kinshasa a assuré ne mener aucune politique de soutien aux FDLR et a reconnu la nécessité de mesures concrètes pour le prouver. De son côté, Kigali a réitéré son respect pour l’intégrité territoriale congolaise et son intention d’agir en cohérence avec cet engagement.
Les deux pays ont également réaffirmé leur obligation de cesser immédiatement et sans condition tout soutien de l’État aux groupes armés non étatiques — sauf si nécessaire pour faciliter la mise en œuvre de l’accord — et se sont engagés à mettre en place un canal technique, de renseignement et militaire pour l’échange direct d’informations avant la prochaine session du MCCS prévue à Doha. Ce mécanisme doit aussi permettre de concrétiser le Cadre d’intégration économique régionale, en ouvrant des corridors clés pour le développement et la stabilité à long terme.
Parallèlement, le Qatar a informé les membres du Comité de l’avancée des négociations en cours à Doha entre Kinshasa et l’Alliance des forces du changement (AFC/M23), jugées essentielles pour la stabilisation de l’est du Congo. La RDC et le Rwanda ont assuré leur plein soutien à la réussite de ce processus parallèle.
Le Comité a enfin réaffirmé son engagement à tenir des réunions régulières afin de surmonter les obstacles actuels, suivre les progrès et garantir l’application effective de l’accord de paix, tout en saluant les efforts coordonnés et l’appui diplomatique des États-Unis, du Qatar et de l’Union africaine dans la recherche d’une paix durable dans l’est de la RDC.
Enock Mwaka