La tempête gronde au Palais du peuple. Un groupe de députés congolais a lancé une série de pétitions visant les membres du bureau de l’Assemblée nationale. Le président de l’institution, Vital Kamerhe, semble être la cible principale de cette fronde parlementaire.
À la tête des élus frondeurs, Crispin Mbindule, membre de l’Union sacrée — la coalition présidentielle — accuse la direction actuelle de graves manquements dans la gestion de la Chambre basse. Les griefs portent sur une gestion jugée opaque des fonds malgré les dotations régulières de l’État, le paiement des émoluments à hauteur de 15 millions de francs congolais mais « en miettes », perçues comme une humiliation, la suppression des soins médicaux pour les députés et leurs familles, ainsi que l’absence de dotations en mobilité. Le bureau est également décrit comme « léger, incompétent et disqualifié ».
« Nous avons déjà recueilli 131 signatures contre le président Kamerhe, et largement dépassé le seuil requis en ce qui le concerne », affirme Crispin Mbindule, joint par Jeune Afrique. Le député détaille également le nombre de signatures obtenues contre d’autres membres du bureau : 119 contre la questeuse Chimène Polipoli Lunda, 67 contre la questeuse adjointe Grâce Neema Paininye, 84 contre le rapporteur Jacques Ndjoli, 93 contre la rapporteuse adjointe Dominique Munongo Inamizi, 4 contre le premier vice-président Jean-Claude Tshilumbayi et une seule contre le deuxième vice-président Christophe Mboso.
Ces initiatives, si elles aboutissent, pourraient provoquer une recomposition majeure de l’Assemblée nationale et fragiliser davantage l’équilibre politique déjà sensible au sein de la majorité. La suite dépendra du traitement institutionnel de ces pétitions et des arbitrages politiques à venir dans les jours prochains.