Le week-end dernier, Olivier Kamitatu, proche collaborateur de Moïse Katumbi, président d'Ensemble pour la République, a relancé le débat sur la possibilité de refonder l'État congolais en une République fédérale pour favoriser son développement. Cette position, soutenue par une frange de la classe politique, suscite une opposition virulente de la part des membres du Front commun pour le Congo (FCC), une coalition politique dirigée par Joseph Kabila.
« La RDC et son peuple ne sont pas encore assez mûrs ni suffisamment préparés au fédéralisme. Celui-ci risquerait de consacrer la balkanisation de notre pays », a déclaré Marie-Ange Mushobekwa, ancienne députée et ministre des Droits humains, dans un tweet.
Pour cette figure influente de l'opposition congolaise, la forme actuelle de l'État constitue un compromis adéquat pour un meilleur fonctionnement et une meilleure administration de la RDC. Elle soutient toutefois que le véritable problème réside dans le non-respect de la constitution.
« Je défends la forme de l'État actuel, telle que définie dans notre constitution, à savoir un État unitaire fortement décentralisé. Cependant, dans la pratique,
la constitution en vigueur est hybride : elle combine des éléments de fédéralisme et d'unitarisme, ce qui constitue le juste milieu pour tous », a-t-elle souligné.
De son côté, Patrick Nkanga, un autre membre influent du FCC, partage également cette position. Ce conseiller de Joseph Kabila affirme que « notre État est actuellement dans un régionalisme constitutionnel, résultant d'une symbiose entre les partisans du fédéralisme et ceux de l'unitarisme, ce qui a finalement donné
naissance à un État unitaire fortement décentralisé ».
Et d'ajouter : « Pouvons-nous nous permettre, à ce stade, de remettre en question la décentralisation et, par conséquent, la loi sur la libre administration des provinces, alors qu'elle n'a pas encore été pleinement appliquée ? Je pense qu'il serait plus judicieux d'appliquer intégralement la décentralisation, comme le prévoit notre Constitution et les lois y afférentes. »
Nkanga estime également que le fédéralisme n'est pas une option que le peuple congolais est prêt à adopter actuellement. « -Le niveau de maturité de notre société ne permet pas d'envisager une telle option à ce stade », at-il conclu.
Depuis le week-end dernier, la proposition d'Olivier Kamitatu fait débat, notamment sur les réseaux sociaux, où elle est largement commentée. Des acteurs politiques soulignent que, compte tenu des tensions politiques et sécuritaires dans l'Est du pays, cette proposition pourrait ne pas être la bienvenue.
KAYUMBA C.