Le Dr Denis Mukwege, a réclamé ce vendredi 22 août des sanctions « fortes et coordonnées » contre les responsables militaires et politiques impliqués dans les massacres à caractère ethnique commis dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette réaction fait suite à la publication récente des rapports de Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International (AI) sur les exactions graves perpétrées dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, en grande partie contrôlées par la coalition rebelle AFC/M23, soutenue par le Rwanda.
Selon ces organisations, les violences sexuelles sont utilisées de façon généralisée comme arme de guerre par toutes les parties au conflit, en particulier par le M23, dirigé de facto par les Forces de défense rwandaises.
Dans sa déclaration, Mukwege a demandé l’ONU, l’Union européenne et les États partenaires à mobiliser les ressources pour mettre en place un Tribunal Pénal International pour le Congo, des chambres spécialisées mixtes et la mise en œuvre de tous les outils de la justice transitionnelle en RDC.
Le prix Nobel de la paix a rappelé que les massacres de civils d’origine hutue, perpétrés en juillet dernier dans le territoire de Rutshuru, rappellent ceux commis lors de la première guerre du Congo (1996-1997), documentés dans le rapport Mapping des Nations unies.
« Ces crimes imprescriptibles, s’ils étaient jugés par une juridiction compétente, pourraient être qualifiés de génocide », a-t-il affirmé.
Presque 15 ans après la publication du rapport Mapping, Mukwege estime que les nouvelles enquêtes d’Amnesty International, du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme et de HRW doivent pousser la communauté internationale à agir.
« Les États et les institutions qui cherchent à restaurer la paix dans la région des Grands Lacs ne pourront faire l’économie de la justice et nier les millions de victimes congolaises », a insisté le médecin de Panzi.
Enock Mwaka